Le riz de Camargue retrouve de l’attractivité
La production de riz camarguaise, estampillée d’une IGP, offre une meilleure rémunération.
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« Les surfaces sont à la hausse », se réjouit Bertrand Mazel, président du syndicat des riziculteurs de Camargue (Bouches-du-Rhône et Gard). Après plusieurs années de net recul, 16 000 hectares ont été semés cette année, soit 2 000 hectares de plus qu’en 2024. « Certes, nous n’avons pas retrouvé notre niveau historique de 20 000 hectares, mais c’est un signe encourageant pour notre filière », enchaîne Bertrand Mazel. Qui plus est, la moisson s’annonce bonne. « Les riz sont bien droits, nous n’avons pas eu de tempête et des températures clémentes. Contrairement aux autres années, les phénomènes de remontée de sel dans les sols sont restés limités. La pluie en fin d’été nous a véritablement sauvé la mise. »
Traçabilité totale
Si le grain blanc attire les producteurs, c’est parce qu’il renoue avec la valorisation à l’heure où le blé dur ralentit dans le sud-est de la France. Le prix payé au producteur est ainsi 20 % supérieur à celui du cours européen qui avoisine 500 € la tonne. « Notre offre bénéficie d’une indication géographique protégée (IGP), depuis 20 ans, avec des contrôles stricts et une traçabilité totale, détaille Bertrand Mazel. Ces aspects répondent aux attentes actuelles du marché. » Grâce à des partenaires à l’aval tel que Vivien Paille ou le Silo de Tourtoulen à Arles (Bouches-du-Rhône), le riz camarguais a ainsi intégré la restauration collective et intéresse également les marques de distribution. Ces opérateurs ont également travaillé sur de nouveaux débouchés, les desserts lactés à base de riz, les riz pour sushis, les variétés colorés et bio…
Pour autant, la production, autour de 80 000 tonnes par an, est loin de couvrir la consommation tricolore qui s’élève à 400 000 tonnes. « Il se vend plus de riz italien que de production française dans l’Hexagone », rappelle Bertrand Mazel, qui réclame depuis plusieurs années une harmonisation des règles sur l’emploi des produits phytosanitaires. « Nos concurrents européens possèdent trois fois plus de matières actives que nous, même si nous avons encore obtenu des dérogations. » Alors que tout va mieux, un nouveau sujet d’inquiétude se fait jour : l’annonce d’une redevance sur l’eau dont les riziculteurs sont pour le moment exonérés.
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